GILL

Groupe Interdisciplinaire de Lutte contre les Lombalgies

(Organisme adhérent de l’Association Française de Lutte Antirhumatismale, d’Utilité Publique)

LA PREVENTION DES LOMBALGIES DANS LE JEUNE AGE

SA NECESSITE

SES MODALITES

RAISONS EPIDEMIOLOGIQUES :

Elles ressortent clairement de nombreux travaux, et de l’Expertise Collective de l’INSERM « Rachialgies en milieu professionnel, quelles voies de prévention ? (2)

 

 

L’incidence des lombalgies chez l’enfant et l’adolescent est considérable, dès l’âge de 12 ans. Environ 30 à 50 % des élèves des écoles se plaignent de douleurs, et celles –ci sont à l’origine de consultations médicales dans 30 % et de radiographies dans 20 % des cas (5 ,13). Elles récidiveront ou deviendront chroniques chez 8 % des enfants lombalgiques (12).

Parallèlement, plusieurs travaux montrent que l’incidence maximale des premières lombalgies se situe entre 20 et 30 ans : les premières détériorations rachidiennes préparant la survenue de lombalgies se constituent donc très précocement (4, 6 , 12).

Enfin l’existence de facteurs de risques de lombalgies dès l’enfance est connue ; troubles statiques, facteurs posturaux (mobiliser scolaire inadapté, hygiène défectueuse),

Surmenages divers (pratiques sportives inappropriées, port du cartable…) (5, 8, 12, 13).

 

 

CONSTATATIONS DES IMAGERIES RECENTES (IRM)

 

Plus préoccupant encore sont les résultats de certains travaux de l’équipe Salminen : ils ont démontré l’existence dès l’âge de l’adolescence, de signes d’altérations des disques intervertébraux ; dégénérescence, et parfois véritable hernie discale. Ces signes apparaissent plus volontiers chez les enfants soumis à un surmenage rachidien (7, 8)

 

L’IMMUNOHISTOCHIMIE DU DISQUE INTERVERTEBRAL

 

Etudiée très récemment, elle confirme le fait que la dégénérescence discale débute dans la deuxième décade de la vie : dès l’âge de 13 ans est constaté dans les disques le dépôt de produits de dégradation du collagène. Ils traduisent l’existence de phénomènes locaux oxydatifs capables d’altérer les propriétés des fibres et de favoriser la destruction discale (10).

 

 

AU TOTAL

 

Cet ensemble de constatations démontre l’influence de temps et de l’âge sur la genèse et l’évolution des lombalgies.

-         La survenue de lombalgies se prépare dès l’âge de la croissance par une fragilisation progressive des structures vertébrales

-         L’accident qui provoquera l’épisode lombalgique se présente souvent comme un élément révélateur et la prévention à ce niveau est insuffisante.

 

La prévention doit donc être initiée dans le jeune âge, avant l’installation des premières altérations rachidiennes

Le milieu scolaire est le cadre idéal de cette prévention :

-il regroupe l’ensemble de la population à l’âge de la croissance

- sa mission de formation doit concerner la santé.

 

QUELS MOYENS

DE PREVENTION DES LOMBALGIES

DANS LA JEUNE ÂGE ?

 

Les trois modalités habituelles des actions préventives ont été mise en place :

-         informations élémentaire adaptée à l’enfant sur la colonne vertébrale, sa composition, ses fonctions, ses capacités …

-         formation à un « bon usage » du dos : son maintien, ses mouvements, son  entretien. Cette démarche implique une formation des formateurs : enseignants, éducateurs sportifs, parents d’élèves …

-         Actions environnementales : aménagement du mobilier scolaire, réduction du poids des cartables …

 

 

LA DEMARCHE ACTUELLE

 

Elle consiste à faire connaître, dans les milieux de la Santé, de l’Education nationale et des Sport, la nécessité d’un programme de Santé Publique visant à prévenir les lombalgies dans le jeune âge. Le premier impératif est d’informer les acteurs de ces milieux de vie et l’ensemble de la population.

 

Cette démarche s’articule autour du Congrès du GILL prévu en mars 1999 :

 

1- LE CONGRES « LE DOS DE L’ENFANT ET DE L’ADOLESCENT ET LA PREVENTION DES LOMBALGIES »

 

Son objectif est de faire le point des connaissances actuelles sur le rachis en croissance et de définir des voies de prévention en fonction de leurs bases scientifiques, de leur méthodologie et de leur faisabilité, et de la possibilité d’en évaluer les résultats.

 

Le congrès est organisé par les Groupe Interdisciplinaire de Lutte contre les Lombalgie, avec le concours de la Société Française de Rhumatologie et de l’Association Française de Lutte Antirhumatismale. La participation des spécialistes français et mondiaux du sujet est d’ores et déjà acquise. Le Secrétariat d’Etat a accepté d’accorder son patronage à cette manifestation.


 

 

2 – EN PREVISION DU CONGRES

 

Une coordination interdisciplinaire est réalisée par le GILL qui regroupe  médecins, rhumatologues, pédiatres, orthopédistes, rééducateurs, professionnels, paramédicaux et non médicaux.

Une coordination interministérielle est aussi nécessaire, réunissant Santé, Education Nationale, Jeunesse et Sport, afin de permettre l’information préalable et la participation des milieux concernés et d’apporter les moyens d’une réalisation de qualité et de dimension en rapport avec l’objectif …

 

3 – A PARTIR DU CONGRES

DEUX ACTIONS PRATIQUES :

 

-         L’élaboration d’un ouvrage de références contenant une synthèse des rapports scientifiques et la présentation des méthodes de prévention retenues. Ces conclusions devront être diffusées dans les milieux de la Santé, de l’Education nationale et de Sports afin de faire connaître les méthodes reconnues de la prévention et d’inciter à leur mise en place.

-         L’organisation d’actions nationales de prévention des lombalgies dans le jeune âge, conformes aux conclusions du congrès, et developpées en partenariat avec les organismes concernés.

 

 

 

CONCLUSIONS

Une prévention efficace des lombalgies dans la population ne peut se concevoir qu’initiée dans l’enfance et l’adolescence. Les mesures à mettre en œuvre impliquent nécessairement le cadre scolaire, lieu privilégié de l’éducation et de la formation concernant l’ensemble de la population.

La participation des milieux et structures de la Santé, de l’Education Nationale, de la Jeunes et des Sports est indispensable pour mettre en place sur le plan national un programme de prévention cohérent et scientifiquement fondé. Cet objectif est actuellement réalisable. Il est permis d’en attendre une réduction significative du coût des lombalgies qui fera l’objet d’une évaluation au long cours.

 

BIBLIOGRAPHIE SUCCINTE

 

1-       Haut Comité de la Santé Publique : La Santé en France, Rapport Général

La Documentation Française. Paris nov 1994 pp. 276 – 277

2-       INSERM,  Expertise Collective

Rachialgies en milieu professionnel. Quelles voies de prévention ?

Editions INSERM Paris 1995

3-       Société Française de Rhumatologie, compte rendu de la Section Spécialisée de Pathologie Mécanique et Dégénérative du Rachis

Facteurs de risque de la lombalgie (Journée du 6 Décembre 1997)

4-       ABENHÏM L., SUISSA S., ROSSIGNOL M.

Risk of recurrence of occupational back pain over three year follow up

Brit. J. Rehab. Med. 1988. 45 , 829-833

5-       BALAGUE F.,  DUTOIT G., WALDBURGER M.

Low back pain in schoolchildren. An epidemiological study

Scand.  J.  Rehabil.  1988    20,  175 – 179

6-       BIERING-SORENSEN F

A prospective study of low back pain in a general population

Scand.  J.  Rehabil.  1983, 15, 71-79

7-       ERKINTALO M.O., SALMINEN J.J., ALANEN A.M, PAAJANEN H.E.K.

KORMANO M.J.

Development of Degenarative Changes in the Lumbar intervetebral Disk : Results of a Prospective MR Imaging Study in Adolescents with and withour Low-Back Pain Radiology 1995, 196, 529-533

8-       KUJALA U.M., TAIMELA S., ERKINTALO M., SALMINEN J.J., KAPRIO J.

Low back pain in adolescent athletes

Med. Sci. Sports Exerc. 1996, 28 165-170

9-       LACHRONIQUE J.F.

Le coût du mal de dos. Les Assises Internationales du Dos, Grenoble, 11-12 octobre 1991, PP7-12

10-   NERLICH A.AG, SCHLEICHER E.D., BOOS N

1997  Volvo Award Winner in Basic Science Studies. Immunologic  Markers  for Age-Relates Changes of Human Lumbar Intervertebral DiscsSpine 1997, 22, 2781-2795

11-   PHELIP X.

Lombalgies et Santé Publique

Rev. Rhum. 1996, 63, 563-564

12-   SALMINEN J.J., ERKINTALO M., LAINE M., PENTTI J.

Low back pain in the young. A prospective three-year follow-up of subjects

With and without low back pain.

Spine 1995, 20, 2101-2108.

13-   TROUSSIER B., DAVOINE P., DE GAUDEMARIS R., FAUCONNIER J.,

PHELIP X.

Back pain in schoolchildren. A study among 1178 pupils.

Scand. J. Rehab. Med. 1994, 26, 143-146

 

 

 

GILL                            AFLAR

Groupe Interdisciplinaire de Lutte         Association Française de Lutte Antirhumatismale contre les Lombalgies                                         (Reconnue d’utilité Publique)

 

 

 

 

 

CONGRES INTERNATIONAL

 

LE DOS DE L’ENFANT ET DE L’ADOLESCENT

ET LA PREVENTION DES LOMBALGIES

 

GRENOBLE  - FRANCE – 24-26 Mars 1999

 

 

Dr Bruno TROUSSIER, Président du Comité d’Organisation

PR. Xavier PHELIP, Président du Congrès

 


 

 

DOSSIER DE PRESSE


 

 

SOMMAIRE

 

 

 

INTRODUCTION

 

  • Pourquoi le dos de l’enfant et de l’adolescent ?
  • Les objectifs du congrès

 

 

LES CONTRAINTES MECANIQUES IMPOSEES AU RACHIS EN CROISSANCE

 

  • Le poids du cartable
  • La station assise
  • Le rythme scolaire
  • Les facteurs associés à la lombalgie

 

 

DONNES STATISTIQUES DU MAL D EDOS CHEZ L’ENFANT ET L’ADOLESCENT

 

  • Epidémiologie
  • Données de l’imagerie
  • Données histologiques du disque intervertébral

 

 

TROUBLES DE LA STATIQUES RACHIDIENNE

 

  • Scoliose
  • Cyphose

 

 

LA PREVENTION

 

  • L’hygiène de vie
  • Le rythme scolaire
  • Le mobilier ergonomique
  • Le dépistage des troubles de la statique rachidienne
  • L’apprentissage d’une gestuelle ergonomique et d’une gymnique à l’école
  • Le poids des cartables

 

 

 

 

 

 

INTRODUCTION

 

 

 

 

POURQUOI LE DOS DE L’ENFANT ET DE L’ADOLESCENT ?

 

 

 

Le mal de dos ou lombalgie représente dans les pays industrialisés un fléau sanitaire, social et économique de grande envergure et les actions visant à les réduire constituent un objectif reconnu de santé publique.  La place qu’il occupe dans notre société est ubiquitaire, tous les milieux et toutes les activités de la vie quotidienne sont concernés. Ainsi, les domaines des activités professionnelles, scolaires, sportives, ménagères et nombres d’activités de loisirs peuvent cause de lombalgies. En retour, les milieux correspondants de la société et particulièrement les entreprises, paient un lourd tribu aux arrêts de travail, aux invalidités et coûts induits sans compter le « coût humain ». La prévalence des lombalgies de l’adulte varie selon les études de 35 %  à 90 %. Leur incidence annuelle dans la population générale adulte est estimée entre 5 et 10 %, sachant que dans 60 à 85 ù des cas, cet épisode inaugural va récidiver dans un délai variable. Leur prévalence ponctuelle, c'est-à-dire le pourcentage de sujets qui souffrent de lombalgie au moment de l’enquête varie selon les études de 12 à 52 % avec une moyenne de 30 %.  Le coût global des lombalgies découle :

  • Des recours aux soins : 9ù des consultations de médecins généralistes (2ème rang des motifs de consultation), 8 % des actes de radiologie, 30 % de ceux de kinésithérapie

 

  • Des accidents du travail : 13% concernent les lombalgies

 

  • Des invalidités induites : 3ème rang des causes d’invalidités

Au total, les coûts médicaux directs en secteur médical libéral s’élèvent en France à 9 milliards de Francs par an , auxquels s’ajoutent les coûts des arrêts de travail, des hospitalisations, des gestes chirurgicaux, des invalidités et les coûts intangibles des conséquences sociales, économiques et psychologiques individuelles. Le Haut Comité Français de la Santé Publique rapportait en novembre 1994, à cet égard, que « la réduction de la fréquence et de la gravité des lombalgies sévères invalidantes, source de désinsertion sociale, est un objectif de santé publique … ».

Le mal de dos n’est pas réservé uniquement aux adultes : 30 à 50 % des enfants et adolescents se plaignent de douleurs. Le début de ces douleurs apparait précoce, dès la puberté, pour augmenter ensuite avec l’âge. Les causes anatomiques et psychologiques des douleurs du dos restent encore mal connues. Cependant, on peut distinguer trois grands facteurs :

-          les troubles de la statique vertébrale

-          les atteintes des disques et des articulations vertébrales

-          et les douleurs musculo-ligamentaires

D’autres facteurs interviennent, en particulier  la perception de la douleur, son vécu et la structuration comportementale.

 

Il apparaît ainsi important de débuter une prévention dès le plus jeune âge sans attendre l’âge adulte ou les habitudes gestuelles et posturales rachidiennes sont difficilement réversibles.

 

LES OBJECTIFS DU CONGRES

 

Le congrès international qui se déroulera à Grenoble ne mars 1999 sera l’occasion de mises au point scientifiques sur « Le Dos de l’enfant et de l’adolescent ». Ainsi, seront abordés différents thèmes : l’anatomie et la biomécanique du rachis en croissance, les facteurs de risques de lombalgie, les données récentes de l’imagerie  de la colonne lombaire, les troubles de la statique rachidienne…

3 sessions spécifiques aborderont la station assise en milieu scolaire et le mobilier, les sports de loisirs et de haut niveau chez l’adolescent en croissance, et l’hygiène de vie scolaire et extra scolaire, et les comportements psychosociaux.

Les expériences actuelles de prévention en milieu scolaire seront abordées lors d’une 4ème session, ainsi que les axes futurs de cette prévention du mal de dos.

A cette occasion un ouvrage rassemblant l’ensemble des communications sera édité et largement diffusé.

Ce congrès est organisé par le Groupe Interdisciplinaire de Lutte contre les Lombalgies et l’Association Française de Lutte Antirhumatismale.

Il est soutenu par la Société Française de Rhumatologie, la Société Française de Pédiatrie, l’Université Joseph Fourier Grenoble I  et le Centre Hospitalier Universitaire de Grenoble. Cette manifestation est n par le Ministère de l’Education nationale de la Recherche et de la Technologie, le Ministère de la Jeunesse et des Sports, le Secrétariat d’Etat à la Santé et la Direction Générale de la Santé. Le parrainage regroupe le Conseil Régional Rhône-Alpes, le Conseil Général de l’Isère, la Mairie de Grenoble, les Caisse Nationales, Régionale et Primaire de l’Assurance Maladie, les Services Médicaux de la CNAM Travailleurs Salariés, l’Ecole de Kinésithérapie de Grenoble, l’Association Grenobloise d’Ergonomie Scolaire, le Collège Rhône-Alpes d’Education pour la Santé, l’Association Départementale d’Education Sanitaire et Sociale de l’Isère, l’Association Départementale d’Education pour la Santé – Rhône.

 

Une approche multidisciplinaire sur ce thème de santé publique a été privilégiée. Ainsi, les conférenciers invités français ou étrangers (notamment finlandais et suisses) qui font références dans ce domaines sont de formations diverses : Médecins de Santé Scolaire, Orthopédistes, Pédiatres, Radiologues, Rééducateurs, Rhumatologues, Ergonomes, Kinésithérapeutes, Ergothérapeutes, et enseignants d’Education Physique et Sportive.

 

 

 

LES CONTRAINTES MECANIQUES IMPOSEES

AU RACHIS EN CROISSANCE

Elles sont nombreuses et diverses. Elles s’appliquent à une colonne vertébrale encore malléable et soumise aux effets des pressions induites par les efforts, les mouvements et les attitudes.

 

1 – LE POIDS DU CARTABLE

 

Il est souvent excessif et impose aux structures de la colonne vertébrale des charges quotidiennes. Une note du Ministère de l’Education Nationale du 17 octobre 1995 recommande :

 

Que le poids des cartables ne dépasse pas 10 % du poids du corps de l’enfant.

Les constatations actuelles sont les suivantes :

*poids du cartable en primaire (CM2) > 10 % du poids du corps chez 57 % des enfants

> 15 % du poids du corps chez 22 % des enfants

*poids moyen du cartable en 6ème = 15  à 20 % du poids du corps

*poids du cartable en 3ème > 10 % du poids du corps chez 33 % des enfants

> 15 %  du poids du corps chez 9 % des enfants

Un poids excessif du cartable est donc constaté des classes de CM2 jusqu’en 3ème.

 

2 – LA STATION ASSISE

 

Elle est évaluée à près de 15.000 durant toute la scolarité (50 à 70 heures par semaine) soit 1.5 année sans compter les horaires de travail à la maison, le temps passé devant la télévision, un ordinateur ou une console de jeu… Cette position est contraignante pour le dos du fait :

  • de sa durée
  • d’une position statiques immobile source e diminution de la nutrition discale et parfois en attitude vicieuse : cyphose ou dos rond (inverse de la cambrure de la colonne lombaire) ;
  • de la période de croissance, en particulier au collège
  • d’un mobilier parfois mal adapté à la taille de l’élève (rapport entre la hauteur de la chaise et la hauteur du bureau)

 

Il en résulte un surmenage mécanique des disques (responsable d’une augmentation de la pression intra discale et d’une diminution de la nutrition discale) et des altérations progressives irréversibles des disques et plateaux vertébraux, ainsi que des tensions musculaires.

 

3 –LE RYTHME SCOLAIRE

 

  • Au collège et au lycée : le changement de salles à chaque cours impose le transport du cartable et le changement de mobilier
  • La période d’intercours et de récréation est en règle générale trop courte pour permettre  une mobilité articulaire et musculaire suffisante à l’élève.

 

 

4-LES FACTEURS ASSOCIES A LA LOMBALGIE CHEZ L’ENFANT ET L’ADOLESCENT

 

1) Les facteurs reconnus :

*inévitables                                  - l’âge  (du fait de la croissance)

- le sexe féminin

- les antécédents familiaux douloureux lombaires

- l’accroissement de la taille

 

*Accessibles à la prévention :  - la pratique d’un sport de compétition /  forte activité

Sur un rachis en croissance

-les traumatismes rachidiens, en particulier sportifs

-le tabagisme

-la dépression

- les facteurs de stress et les facteurs émotionnels

 

2)      Les facteurs discutés ou insuffisamment étudiés

  • Les mauvaises performances scolaires
  • La diminution de la souplesse des muscles
  • La mobilité sagittale du rachis lombaire
  • La faible activité physique et sportive et la sédentarité excessive
  • La scoliose (intérêt de dépistage)
  • La surcharge pondérale
  • Les troubles posturaux sagittaux (hypercyphose et hyperlordose)
  • La force des muscles abdominaux et spinaux

 

3) Certains facteurs de protection sont constatés chez les enfants non lombalgiques

Le fait d’être non fumeurs (98 %), garçon (61 %), externe (68 %), effectuant le trajet à l’école à pied ou a vélo (79 %), et sans antécédent personnel ou familial de lombalgie.

 

4- En complément, on rappelle les facteurs de risque reconnus chez l’adulte

  • Les efforts de soulèvement, le poids et le port de charge
  • L’exposition aux vibrations
  • Les facteurs psychosociaux au travail (monotonie, stress)
  • Le sport de compétition
  • Le tabagisme
  • Les antécédents familiaux de lombalgie.

 

 

DONNEES  STATISTIQUES DU MAL DE DOS

CHEZ L’ENFANT ET L’ADOCLESCENT

1)      EPIDEMIOLOGIE

 

  • La prévalence cumulée des douleurs : 30 à 50 % (nombre total de cas constaté par questionnaire)
  • La prévalence cumulée objective : 15 à 40 % (nombre total de cas constatés par un enquêteur)
  • L’incidence annuelle : 15 % (nombre de nouveau cas constatés par an)
  • Le recours aux soins médicaux : 4 à 30 %
  • Caractère spontanément résolutif de la lombalgie, mais 50 de récurrence
  • Caractère chronique des douleurs : 8 %
  • Douleur ubiquitaire : lombaire, puis dorsale, puis cervicale
  • Douleur augmentée par la position assise : 40 %

 

2)      DONNES DE L’IMAGERIE PAR RESONNANCE MAGNETIQUE NUCLEAIRE (IRM)

La dégénrescence du disque visible à l’IRM est le premier signe de souffrance du disque :

  • 0 % de dégénérescence discale avant 10 ans
  • 19 % de dégénérescence discale asymptomatique à l’âge de 15 ans
  • 26 % de dégénérescence discale asymptomatique à l’page de 18 ans
  • 42 % de dégénérescence discale à l’âge de 15 ans chez les adolescents présentant une lombalgie chronique
  • 58 % de dégénérescence discale à l’âge de 18 ans chez les adolescents présentant une lombalgie chronique

 

NB 1 : Les altérations dégénératives discales précoces (dégénérescence discale, protrusion discale, dystrophie de croissance), à l’âge de 15 ans, favorisant la survenue d’une lombalgie chronique à l’âge de 18 ans.

 

NB 2 : Une augmentation de la fréquence et de la sévérité des lombalgies et une augmentation de la fréquence des lésions radiologiques et (IRM) est retrouvée chez le jeune sportif de haut niveau

 

Cette augmentation est liée à :

  • L’âge (période de croissance)
  • Au niveau de compétition
  • A la durée de l’entraînement sportif
  • A la nature du sport
  • Et surtout, à la survenue de traumatismes rachidiens

 

3)      DONNES HISTOLOGIQUES DU DISQUES INTERVERTEBRAL

  • Les premiers signes histologiques d’altérations du disque apparaissent entre 8 et 13 ans
  • Chez les adolescents entre 16 et 18 ans, il est noté un début de fissuration du noyau et de l’anneau du disque et des irrégularités du plateau vertébral et une désorganisation de sa matrice.
  • L’altération du disque étant irréversible, elle est à l’origine de la hernie discale de l’adulte.

 

 
   


LES TROUBLES DE LA STATIQUE RACHIDIENNE

1)      LA SCOLIOSE

  • Sa fréquence augmente avec l’âge (données radiologiques)

-1 % en CM2

-3 % en 5ème

-5 % en 3ème

 

  • En règle indolore

Sa gravité orthopédique, en comparaison avec l’attitude scoliotique fréquente chez les enfants, impose un dépistage précoce (médecins et infirmières de santé scolaire, médecins orthopédistes, enseignants d’Education Physique et Sportives).

 

La période de dépistage se situe entre le CM2 et la 3ème.

 

2)      LA CYPHOSE

  • Sa fréquence augmente avec l’âge :    5% en 6ème

10 % en 3ème

  • La période critique se situe entre la 6ème et la 3ème ; période idéale pour le dépistage
  • Rarement grave, elle peut être responsable de douleurs au moment de la croissance et de séquelles à l’âge adulte.

 

 

PREVENTION

Prise en considération par l’INSERM et le Haut Comité de la Santé Publique

 

1)      L’HYGIENE DE VIE :

  • Lutte contre l’hyper-sollicitation  du rachis et les articulations au cours de pratique sportive intensives ou inadaptée à l’âge de l’enfant (« hyperkinésie»).
  • Lutte contre l’hypo sollicitation (le manque d’activité physique) responsables d’une perte de proprioception du rachis et des articulations (« l’hypokinésie»).
  • Rechercher l’équilibre physique et sportif (« eu kinésie »).
  • Le bien être à l’école et à la maison (entourage familial, activité de loisir régulière, rythme journalier…).

 

2)      LE RYTHME SCOLAIRE :

  • Nombre d’heures,
  • Durée des cours et des intercours (de façon à limiter la station assise)
  • Réalisation d’exercices d’assouplissement et la relaxation en position assise.
  • Attribution de salles fixes pour les élèves pour les matières principales (limitations du port du cartable) et permettant l’utilisation d’un même mobilier.

 

3)      LE MOBILIER ERGONOMIQUE :

-          Vise à réduire les contraintes mécaniques imposées à la colonne vertébrale

Les évaluations réalisées à l’école primaire montrent :

  • Critères subjectifs de confort favorable
  • Amélioration de la position assise
  • Probable diminution des douleurs à long terme
  • Augmentation de la hauteur siège-bureau de 10 à 15 cm par rapport au mobilier standard.
  • Pupitre incliné sur l’arrière
  • Assise inclinée sur l’avant
  • Variation libre de l’enfant entre 2 positions assises :
    • position assise d’écriture
    • ou de lecture et position assise d’écoute

Evaluation non encore réalisée au collège et au lycée (au moment du pic de croissance)

 

4)      LE DEPISTAGE DES TROUBLES DE LA STATIQUE

Cyphose, scoliose, raideur

Par les médecins et infirmières de santé scolaire, médecins orthopédistes, enseignants d’Education Physique et Sportive.

Période de dépistage : du CM2 à la 3ème.

 

 

5)      L’APPRENTISSAGE D’UNE GESTUELLE ERGONOMIQUE ET D4UNE GYMNIQUE A L’ECOLE :

  • Sensibilisation et répétition de la prévention en maternelle, à l’école primaire, au collège et au lycée par les instituteurs, Enseignants d’EPS, Médecins et Infirmières de Santé Scolaire préalablement formés.
  • Utilisation de support vidéo, diapositives, livrets, CD-ROM
  • Message évolutif selon l’âge de l’enfant et de l’adolescent :

 

-          Travail du schéma corporel, proprioception du rachis (notamment chez l’enfant et les jeunes filles au moment de la puberté), apprentissage de l’écriture, jeux collectifs, activités de courses et parcours variés, natation, activité d’expression et d’opposition, maîtrise de l’équilibre (poutre patin,…)

 

-          Apprentissage du port de charge (ex : cartable) par l’apprentissage de la position intermédiaire, du verrouillage lombo-pelvien et de la triple flexion des membres inférieurs

 

-          Perception de la position assise : Position du bassin, du dos et des membres inférieurs (rouler sur les ischions, contact avec le dossier, utilisation d’appui au niveau du dossier, de la table, des pieds, exercices d’auto grandissements et d’étirements).

 

-          Ergonomie : triple flexion des membres inférieurs, exercices de fentes, verrouillage lombo-pelvien, pseudo-rotation, ramassage d’un objet, réception d’un saut…)

 

-          Gymnastique appropriée au dos des enfants (dépistage des déséquilibres rachidiens et musculaires, exercices, de décontractions musculaires, d’auto-étirements, de renforcement musculaire,..) par l’adaptation du programme d’EPS (en durée et contenu). Une activité physique et sportive, entourée d’une préparation musculaire adaptée (exercices d’étirements) et répartie tout au long de la semaine scolaire, favorise la dépense énergétique et l’attention des enfants et adolescents en cours.

 

6)      LE POIDS DU CARTABLE :

Surtout en fin de primaire et au collège

  • Limiter le poids du cartable dans sa conception
  • Limiter le poids et le nombre de livres, classeurs et feuilles dans leurs conceptions.
  • Livres en doubles et photocopies.
  • Casier de rangement fermé à l’école.
  • Cartable « ergonomique » (2sangles sur les épaules porté contre le haut du dos, éventuellement une sangle au niveau du bassin)
  • Apprendre à faire son cartable (instituteur, professeur principal)
  • Apprendre à porter, soulever et reposer le cartable

 

RESUME

Les rachialgies et en particulier la lombalgie de l’adulte représentent dans les pays industrialisés un fléau sanitaire, social et économique de grande envergure et les actions visant à les réduire constituent un objectif reconnu de santé publique. La lombalgie commune n’est pas réservée uniquement aux adultes ; 30 à 50 % des enfants et adolescents  se plaignent de douleurs Le début de ces douleurs apparait précoce, dès la puberté, pour augmenter ensuite avec l’âge. Les causes anatomiques et physiologiques des douleurs du dos restent encore mal connues. Cependant, on peut retenir plusieurs facteurs : les troubles de la statique vertébrale et des membres inférieurs, les dégénérescences et protrusions discales et les douleurs musculo-ligamentaires. D’autres facteurs interviennent : génétiques, environnementaux et psychologiques. Les contraintes mécaniques imposées sur un rachis en croissance sont nombreuses et diverses.  Elles s’appliquent à une colonne vertébrale encore malléable et soumise aux effets de pressions induites par les efforts, les attitudes et la pratique de sports intensifs avec ses conséquences traumatiques ou micro-traumatiques. A l’inverse, les facteurs de sédentarité excessive en milieu scolaire ou extrascolaire sont un constat de plus en plus fréquent chez l’adolescent. Ils sont à l’origine d’un déséquilibre statique et musculaire pendant la croissance pubertaire. Les études longitudinales finlandaises indiquent qu’après la phase de croissance pubertaire, les altérations dégénératives discales de l’adolescent sont corrélées à un risque accru de lombalgie à cet âge, mais augmentent aussi le risque de lombalgie récurrente chez l’adulte jeune.

 

Il apparaît  ainsi important de débuter une prévention et une éducation dès le plus jeune âge sans attendre l’âge adulte auquel les habitudes gestuelles et les altérations rachidiennes sont difficilement réversibles. Cette prévention impose la formation des instituteurs, enseignants d’éducation physique et sportive, médecins scolaire et infirmières de santé scolaire… La démarche préventive peut ainsi être répétée et adaptée à l’âge de l’enfant et de l’adolescent durant toute la scolarité. Plusieurs objectifs doivent être poursuivis :

 

  • L’aménagement  du rythme scolaire
  • L’adaptation du mobilier scolaire
  • La recherche d’un équilibre physique et sportif extrascolaire
  • La lutte contre les troubles psychologiques et les facteurs de stress et de dépression
  • L’apprentissage gestuel ergonomique et la réalisation d’exercices gymniques appropriés dans le cadre de programmes d’éducation physique et sportive
  • Le dépistage de troubles de la statique rachidienne et des membres inférieurs.

 

Le développement de ces actions primaires de prévention doit être privilégié  dans le milieu scolaire et la nécessité de leur évaluation de doit pas retarder leur mise en place effective.