Des centaines de kinésithérapeutes ont effectué la formation Mtondos Ecole afin d'intervenir dans les établissements scolaires de proximité. Ce programme pédagogique pour la santé du dos a été validé par les experts du GILL, professeurs en orthopédie infantile et rhumatologie. Il a été reconnu par les Rectorats et déployé depuis 2008 dans plus d'une centaine d'établissements. Des milliers d'élèves des Collèges et des Ecoles élémentaires en ont bénéficié sur tout le territoire national jusqu'à la Réunion. L'action est facilement reproductible avec les classes montantes, grâce aux outils pédagogiques pour une action durable. Certaines Académies ont missionné des enseignants pour reprendre ce programme. Les chefs d'établissement et les infirmières scolaires en font toujours la demande dans le cadre de leur projet d'établissement, notamment avec le soutien des associations de parents d'élèves, et des allocations complémentaires spécialement allouées pour la Prévention par les ARS. Nous voyons bien chez l’adulte que le prolongement de la position assise et le port de port de charges sont indissociables. Chez l’enfant, le problème résulte de l’acquisition de mauvaises habitudes de vie et de travail, avec l’augmentation du maintien d’une position immobile avachie qui résulte généralement de la multiplication des usages numériques (12 heures /j et plus), et l’augmentation du poids des cartables (8.5 kg en moyenne et davantage), lequel dépend essentiellement de l’organisation pédagogique et de la répartition des cours hebdomadaires. Les bilans que nous avons réalisés montrent que 65 % des élèves de Cm1 à la 3ème se plaignent de douleurs de dos. Pour la plupart. il s'agit de contractures musculaires. Bien entendu, 10 % d’entre eux sont porteurs de troubles de croissance qui doivent être détectés le plus tôt possible. Cependant, dans ces conditions, nous avons observé que beaucoup ne savent pas se redresser, tandis le poids du cartable est porté passivement dès la première minute, en raison d’une relative perte de vigilance musculaire, ayant pour conséquence une localisation de contraintes liée au type morphologique (fille ou garçon), et à la perturbation du schéma corporel. Qui peut affirmer que tout cela serait sans conséquence pour l’avenir des adultes ? En présence d’un tel dysfonctionnement, nous devons envisager la « disparité fonctionnelle » qui est à la source des maux de dos et des TMS associés, dont nous constatons le débordement chez l’adulte jeune. Difficile de se contenter de dire qu’il suffit de faire du sport, et que l’on peut bouger et se tenir n’importe comment. L’augmentation constante des statistiques avec les coûts sociétaux et de la chronicité des maux, restent opposables à toute étude prétendant le contraire. En 1996, avec notre étude biomathématique sur le poids des cartables, menée au CHU de Necker, Mtondos s’est tout d’abord appelée « Education vertébrale à l’école » parce que l’action de prévention doit être engagée dès le jeune âge. La jeunesse est l’âge de l’acquisition des habitudes. Et l’école est le lieu égalitaire pour l’acquisition des connaissances et des pratiques. Le progrès collectif à faire en prévention pour la santé du dos, nécessite l’installation préalable de « MOBILIER SCOLAIRE ERGONOMIQUE » et l’apprentissage, non seulement de gestes et postures, mais de la pratique régulière de mouvements en position assise, autrement dit, d' « EXERCICES SPECIFIQUES » qui entretiennent le redressement du dos et une physiologie normale, dont nul ne saurait faire l’économie à moyens termes. Force est de constater que nombre de produits substitutifs ainsi que les conseils sont inefficaces. En 2025, l’action de Prévention est plus que jamais un choix incontournable, c’est-à-dire le contraire d’un renoncement. Le mal de dos n'est pas grave, mais devient trop important pour être négligé. L'action de prévention dépend de l’évolution de l’ERGONOMIE et de notre volonté de la rendre ACTIVE. Pour cela, il s’agit d’impliquer autant que possible les responsabilités, autrement dit, l’ensemble des intervenants de la vie scolaire, de mobiliser les compétences professionnelles et les responsables politiques qui décident de son financement.
Daniel RC: Président de l'Association Grandir en France